à bord du " Belem ", une aventure marine et spirituelle
Tel un albatros géant, " Le Bélem " étend ses
ailes, vers le ciel.... et c'est le début de
l'aventure, lorsque le cercle parfait de
l'horizon se referme sur le dernier Trois-Mats
Français...
Les Focs établis, la longue route commence...
" Le Belem ", sous voiles, après avoir
quitté le Golfe de Gascogne...
Volontairement, j'ai voulu laisser les photos parler d'elles - mêmes, avant de vous faire part d'une expérience extraordinaire : un stage - croisière à bord du " Belem ".
Ce fut, alors, le départ de La Rochelle avec un peu d'appréhension tout de même, car bien que navigant, en plaisance, depuis l'âge de 6 ans, je n'avais jamais " posé mon sac " sur un authentique Trois-Mats, de cette taille et de ce déplacement.
Tout d'abord, à mon arrivée, je fus saisis par la largeur du pont, la hauteur de la timonerie, la complexité des manoeuvres. Tout était trop grand, trop beau, trop fort, trop tout... en un mot. Puis très rapidement, l'équipage me prit en charge et je quittais le pont - un instant désert - pour rejoindre la douce chaleur du carré, tout lambrissé d'acajou, comme dans les livres de mer de mon enfance....
le pont, quasi - désert du " Belem ", avant
la fièvre de l'appareillage !
Au revoir, La Rochelle...
Puis très vite, on est pris pas le rythme du Bord, où chacun doit assumer le rôle qu'on lui confie : manoeuvres, quarts, aide en cuisine, nettoyage des cuivres, timonerie, etc...
On ne s'improvise pas gabier !
Une main pour le bateau...
Une main pour soi......
Des courageux carguent les voiles....
D'autres hissent le Grand - Hûnier à poste,
sans aucun cabestan électrique !
Une fois les rudiments d'apprentissage, correctement assimilés, ce qui prend des jours sur ce merveilleux mais complexe bâtiment, chacun se plonge dans les activités qui lui sont imparties.
Puis, au bout d'une semaine à peine, on voit de temps en temps, sur le pont, ou dans les coursives des stagiaires qui s'isolent sur leur temps de repos et méditent sur cet étrange voyage hors du temps.
Chacun pense, naturellement, aux grands marins du XIX° siècle finissant, qui n'hésitaient pas à prendre la mer quasimment par tous les temps, sans radio, sans gonio, sans " bulletins météos " et se trouvaient en mer pour de longues semaines, sachant qu'ils ne pouvaient compter que sur eux-mêmes et l'expérience de leur Commandant.
D'autres s'isolent et prient, au milieu d'une mer comme désertée, car ils se rendent compte soudain que la nature les dépasse totalement, et que si " à terre " ils avaient - leur semblaient-ils - une fonction, qu'elle qu'elle soit, sur laquelle ils pouvaient exercer leur influence ou leur volonté; en mer, au contraire, tout "se paie cash" : la moindre erreur de manoeuvre, avec les espars gigantesques du "Belem", peut avoir des conséquences graves, une imprudence peut être tragique et sans doute fatale, comme lors d'une chute en mer, d'où la nécessité absolue de la solidarité des Gens de Mer, qui n'est pas une légende...
Tout cela fait que chacun revient transformé, par une telle expérience, et personnellement, je recommande à tous ( marins ou non ) de tenter cette " aventure " inoubliable...
C'est le meilleur que je leur souhaite !
Très cordialement à tous,
GUERMONT
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